Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, I.djvu/848

ciò apprendo da una memoria dello stesso Canonico Bencini, che m’ha inviato il d.° Parigi. Vedi che poi non è tanto cattiva. Addio caro Giacomo. Salutami tutti, e scrivimi spesso se non vuoi che vada in colera. Voglimi bene, e credimi Il Tuo Affmo G. Melchiorri

568. Ad André Jacopssen.
Recanati 23 Juin 1823

Mon cher ami Je commencerai par vous remercier de tant d’expressions de bienveillance dont vous m’honorez dans votre charmante let- tre, et sur-tout des marques de confiance que vous me donnez en me parlant de votre genre de vie, de vos pensées, de vos sen- timens et de l’état de votre ame. Tout cela m’intéresse infini- ment, et je ne saurais exprimer le plaisir que vous m’avez donné en m’entretenant de ces détails. Il est bien doux de voir les secrets d’un cceur comme le vòtre. Mais je croirais ne pas faire autant de cas que je le dois de l’affection que vous me témoi- gnez, si je me laissais aller à quelque phrase qui tìnt de la céré- monie. Je ne vous remercie donc pas; je me contente de vous assurer que mon coeur est tout à vous pour toujours. Sans doute, mon cher ami, 011 il ne faudrait pas vivre, ou il faudrait toujours sentir, toujours aimer, toujours espérer. La sensibilité ce serait le plus précieux de tous les dons si l’on pou- vait le faire valoir, ou s’il y avait dans ce monde à quoi l’appli- quer. Je vous ai dit que l’art de ne pas souffrir est maintenant le seul que je tàche d’apprendre. Ce n’est que précisément parce que j’ai renoncé à l’espérance de vivre. Si dès les premiers essais je n’avais été convaincu que cette espérance était tout-à-fait vaine et frivole pour moi, je ne voudrais, je ne connaitrais mème pas d’autre vie que celle de Penthousiasme. Pendant un certain temps j’ai senti le vide de Pexistence comme si 9’avait été une chose