Pagina:Leopardi - Dissertazioni filosofiche, Antenore.djvu/64


DISSERTAZIONI METAFISICHE


nondimeno non sono i bruti soggetti ad alcun sentimento di dolore, quando chiaramente si scorge dai suoi pietosi latrati, che un cane prova se si percuota quella pena, che noi stessi sperimentiamo? E qual uomo, che abbia una sola tintura di ragione potrà persuadersi, che i palpiti, i gemiti, le strida di un pulcino rapito dall’adunco artiglio di un nibbio crudele non derivino da alcun senso di timore, e d’affanno? Ma a vieppiù dimostrare l’assurdità di questo sistema vedasi quali sieno sopra il medesimo i sentimenti di un sublime moderno Filosofo. Il celebre P. Paulian nel suo Dizionario di Fisica propone la seguente questione:

«Les animauxgardent-ils dans leurs mouvemens les loix de la Me- canique? Egli la scioglie in tal modo.

Pour satisfaire à cette question jeprends deux loix, que les Cartesiens eux-mèmes regardent comme deux regles generales de la Mecanique.

On les exprime en ces termes. Tout corps en mouvement tend a parcourir une ligne droite.

Le changement de mouvement est toujours proportionnel à la force motrice qui l’occasionne.

Je le demande maintenant a tout physicien impartial. Un chien qui revoit son maître, et qui lui temoigne son attachement par des caresses, des transports, des Sauts de toute espece; un cerf qui fuit la poursuite d’un chien, qui fait retentir l’airde ses aboyemens, un singe qui copie avec de grace le ridicule des hommes tous ces animaux gardent-ils exactement la premiere de ces deux loix, ou plutôt ne sont-ils pas aussi indifferents que nous à parcourir une ligne courbe, ou une ligne droite?