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“C’est dans ce temps que commence l’action de la pièce. Armelinde, princesse de Maroc, tombe par un accident entre le mains de Renaud, qui la garde pour la rendre au Roi son père. Charles marche au devant des Maures pour les combattre. Florante, frère cadet de Ganelon, abandonne la bannière Royale que Charles lui avoit confiée, et prend honteusement la fuite. La lâcheté met le désordre dans l’armée Chrétienne, qui fuît devant les Sarrazins. Renaud qui rencontre Florante, lui ôte la bannière Royale, le dépouille des marques de sa dignité, et s’en revêtant lui-même, il se jette au milieu de l’armée Françoise, rallie les troupes qui fuyoient, leur fait tourner la tète, les ramène au combat, et cause ainsi lui seul le gain de la bataille. Il fait le Roi de Maroc prisonnier, et ne se croyant pas dégagé de ce qu’il doit à sa patrie par l’injustice de son Souverain, il exige du Roi de Maures, pour prix de la liberté qu’il lui rend, ainsi qu’à la Princesse sa fille, qu’il sortira de France avec ses troupes, et qu’il fera une trêve de 10 années avec Charlemagne. Il exige aussi de lui qu’il ne le découvrira pas à ce Prince parce qu’il n’a eu que la vûe de servir sa patrie, et point du tout celle d’appaiser son juste courroux. Cependant l’Empereur ne doute pas que Florante ne soit le Cavalier dont la valeur a procuré la victoire aux Chrétiens. Ganelon trouve le moyen de lui persuader que Renaud est d’intelligence avec les Maures, et qu’il les a appelés en France; ainsi il se détermine à le dégrader du rang de Paladin, et à conférer cette dignité à Florante. Les Ambassadeurs du Roi de Maroc arrivent pendant cette cérémonie, pour demander à Charles une entrevûe avec le Roi leur Maître. La Princesse Armeilinde qui est venue déguisée avec l’Ambassadeur, pour chercher l’occasion de rendre service à Renaud, dont la vertu l’a charmée, ne peut, sans s’émouvoir, entendre traiter ce Paladin de traître et de lâche. Elle prend son parti contre Florante, ce qui sert à persuader encore davantage l’Empereur que Renaud entretient des liaisons criminelles avec les Sarrasins, ainsi il donne ordre à Ganelon d’aller se saisir de lui, avant qu’il ait eû le loisir de fortifier son Chateau par le secours des infidelles. Après le départ de Ganelon, Renaud entre déguisé dans le Camp, et même dans la tente de Charles; il le surprend endormi et se trouve en état de lui ôter la vie, mais il se contente d’emporter une chaîne qu’ il a au col. Lorsque le Paladin retourne à Montauban, il rencontre Ganelon, qui s’étant rendu Maître du Chateau, emmène Clarice et Délio prisonniers. Il l’attaque; le lâche Ganelon prend la fuite, et Renaud délivre sa femme et son fils. Mais le Duc de Mayence ayant recours à la trahison, plus conforme à son caractère que la violence ouverte, se rend bientôt après maître de la personne de Renaud, et le conduit à Charles. Ce Prince n’écoutant que son emportement et les conseils du perfide Ganelon, veut faire périr Renaud dans un supplice honteux, avant même que son procès eût été instruit. Mais Maugis tire par adresse son cousin de prison, et l’armée françoise, instruite de la résolution de Charles, se mutine, et demande que Renaud soit jugé par les autres Paladins, en présence des Seigneurs et de toute l’armée, ainsi que l’ordonnent le Loix de la Nation Françoise. Charles est contraint de céder à ces instances, et de promettre qu’ il ne donnera point d’atteinte aux loix. Comme il est persuadé que