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364 ACTE CINQUIÈME

Chateaudor. (Haut) Sors d’ici, scélérat.(Il pousse Frontin contre la Fleur)

La Fleur. Sauf qui peut. (il sort)

Frontin. Je suis perdu. (il sort)

SCÈNE VIII.

Chateaudor seul

L’indigne a parlé, le traître m’a décrié. Voilà d’où vient le mépris du Marquis. J’entends a présent les propos de foin et de paille. Je n’ai plus chez moi que des ennemis. On me donne des ridicules de tous les cotés. J’ai acheté à grands frais des insultes, des impertinences... On ouvre chez le Marquis... sa présence m’est odieuse... je l’eviterai... Oui, mon parti est pris. Je l’eviterai pour toujours. (il sort)

SCÈNE IX.

La Fleur un flambeau à la maìn et regardant dans la salle1 Le Marquis le suit.

La Fleur. Monsieur, il n’y a plus personne. Nous pouvons traverser le salon sans rien craindre.

Le Marquis. (En riant) Y a-t-il rien de plus ridicule? c’est à mourir de rire.

La Fleur. De quoi, monsieur?

Le Marquis. De la scène que tu viens de me conter.

La Fleur. (Regardant vers la coulisse) Il est vrai qu’elle a été fort plaisante.

Le Marquis. Montons chez madame Dorimène; mon fils doit y être a ce que tu m’as dit.

La Fleur. Oui, monsieur. Mais voilà madame Araminte qui descend.

Le Marquis. Voilà qui est bien. Je suis bien aise de lui parler.

  1. Manoscritto: sale.