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L'AVARE FASTUEUX | 361 |
La Fleur. Oui, monsieur.
Chateaudor. Est-il seul?
La Fleur. Oui, monsieur, il est seul.
Chateaudor. (A part) Tant mieux, j’espère qu’en quatre minutes notre affaire sera faite. (il sort)
SCÈNE IV.
Frontin, La Fleur.
Frontin. (Donnant à la Fleur un bâton) Puisque tu veux bien faire quelque chose pour moi, nous acheverons d’allumer ces bougies.
La Fleur. Je le veux bien, mon ami Frontin, avec le plus grand plaisir. Mais dis-moi une chose. Ce n’est pas que j’aie besoin d’un souper, car j’ai mon argent a dépenser, ce seroit uniquement pour le plaisir de la société; irai-je souper à l'auberge ce soir? l’un et l’autre parlent en allumant les bougies
Frontin. Nous verrons, si les plats de résistance résisteront à l'assaut des gens de bon appetit. Les plats sont grands, mais le dedans n’est pas fort.
La Fleur. Aurons-nous une bouteille de vin au moins?
Frontin. Peste! Si je touchois aux bouteilles, il les retrancheroit sur mes gages.
La Fleur. Eh comment pourroit-il deviner combien ils en auront vuidées?
Frontin. Comment? écoutes. Il a dans sa poche des petites boules de papier, il les tire à mesure que l’on sert les bouteilles, et à la fin du repas, il sait combien il s’est bu de vin.
La Fleur. Que le diable.....
Frontin. (Voyant venir son maître) Paix!
SCÈNE V.
Frontin, La Fleur, Chateaudor.
Chateaudor. (A part en colère) Pouvois-je m’attendre à un pareil traitement? pouvoit-il me dire en quatre mots plus de sottises?1
- ↑ Manoscritto: sotises.