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L'AVARE FASTUEUX | 351 |
Chateaudor. J’ai vu mademoiselle de Courbois, et j’ai de très-bonnes raisons pour croire, qu’il ne tient qu’à moi qu’elle ne devienne mon épouse.
Dorimène. Ah! ah! et monsieur son père?
Chateaudor. Oh pour le Marquis voilà qui est bien, il ne demanderoit1 pas mieux.
Dorimène. Mais vous savez dans quel dérangement se trouve cette famille. L’épouseriez vous sans fortune?2
Chateaudor. Non; vous me connoissez assez pour être tranquille de ce coté là. Mademoiselle de Courbois a une dot. Je ne sais pas encore en quoi elle consiste; mais ce n'est pas sur cela que je compte. La maison de Courbois est alliée à tout ce qu’il y a de plus grand en France. Madame d’Arimont a beaucoup de crédit à la cour, beaucoup d’intrigue, et beaucoup de puissance à Paris. Je n’ai besoin que d’être produit, que d’être protegé, que d’être poussé, et ma fortune est faite. Les cent mille écus que j’abandonne pour une fois, peuvent devenir pour moi cent mille écus de rente.
Dorimène. Je vous souhaite de tout mon cceur.... mais avez-vous fait vos conventions?
Chateaudor. Ne soyez pas inquiète. Laissez-moi faire. Je ne m’engagerai en rien sans y voir clair.
Dorimène. Et en attendant.....
Chateaudor. En attendant il ne faut rien dire à personne. Nous souperons ce soir tranquillement, décemment. Le notaire ne paroîtra point. Madame Araminte et sa fìlle n’en parleront peut-être pas. Si elles en parlent, la réponse est prête; on dira que le notaire a manqué. Le Marquis est chez madame d’Arimont, je l’attends, je saurai le résultat de la conférence sur mon article. Je vais dans mon cabinet. Je vais coucher sur le papier mes projets, mes demandes, mes conditions. Vous aurez de mes nouvelles tantòt. (il sort)