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L'AVARE FASTUEUX 349

Chateaudor. La mère doit s’attendre à mon dédit, et la fille ne me regrettera pas.

Le Marquis. (A part) C’est un coup.... c’est une aventure... c’est un rêve, je crois.

Chateaudor. Monsieur le Marquis, si vous étes disposé en ma faveur, ne perdons pas de tems.

Le Marquis. Ecoutez. Je ne suis pas tout seul.... mais laissez moi faire. J’irai chez madame d’Arimont. Je parlerai à mon fils, à ma fille, à ma cousine, (il appelle) La Fleur, mon carrosse.

Chateaudor. Je vous prêterai le mien.

Le Marquis. Non, non. Le mien doit être prêt. En tout cas j’irai à pied, C’est à quatre pas. J’irai à pied. Sans adieu. (à part en s’en allant) C'est pressant, c’est intéressant. Une fortune pour ma fille. Une autre apparemment pour mon fils. Voilà qui est bien. Sans adieu, sans adieu. (Il sort)

SCÈNE VI.

Chateaudor.

Courage. Le père est gagné. La fille me paroit disposée en ma faveur1. Et le Vicomte ne peut pas refuser un beaufrère qui pourroit faire quelque chose à son avantage. Mais il faut que je parle à ma soeur. Voilà justement Frontin. (il appelle) Frontin.

SCÈNE VII.

Chateaudor, Frontin.

Frontin. Me voilà, monsieur, je venois pour vous demander.....

Chateaudor. Ecoutes, monte chez ma sœur, dis-lui que j’ai quelque chose d’intéressant à lui communiquer, et que je la prie de descendre.

Frontin. Oui, monsieur, et en même tems...

  1. Prima si leggeva: La fille ne me parait pas difficile.