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L'AVARE FASTUEUX | 341 |
Le Marquis. Elle est chez madame d’Arimont sa tante; vous la connoissez sa tante?
Chateaudor. Oui, monsieur, j’ai cet honneur là. J’irai faire ma cour à ces dames, et je me flatte qu’elles me feront la grâce de venir souper avec nous ce soir.
Le Marquis. Vous étes toujours galant, obligeant. Je vous demande pardon, si je suis venu... voilà qui est bien... mais que ce soit sans façon.
Chateaudor. Vous le verrez, monsieur, vous n’aurez que mon souper à l’ordinaire.
Le Marquis. Tant mieux, tant mieux, sans façons. Amitié, bonne amitié, sans cérémonies.
Chateaudor. (En leur indiquant une porte) Voilà, messieurs, l’appartement que je vous ai destiné.
Le Vicomte. (A Chateaudor) Me seroit-il permis, monsieur, d’aller faire ma cour à madame Dorimène?
Chateaudor. Vous lui ferez beaucoup d’honneur, et beaucoup de plaisir. (au Marquis) Nous pourrons y aller ensemble.
Le Marquis. Non, non. J’aurois quelque chose à vous dire entre vous et moi. Avez-vous le tems?
Chateaudor. Très-volontiers, monsieur.
Le Vicomte. Je connois l’appartement de madame Dorimène.
Chateaudor. Allez, monsieur, vous y trouverez des personnes de votre connoissance peut-être.
Le Vicomte. Tant mieux, monsieur... (à part et en s’en allant) J’y trouverai mon amour, et mon espérance. (il sort)
SCÈNE X.
Le Marquis, Chateaudor.
Chateaudor. Je suis à vos ordres, monsieur la Marquis.
Le Marquis. A ça; vous êtes mon ami.
Chateaudor. C’est un titre, dont je me fais honneur.
Le Marquis. Voilà qui est bien. (il regarde s’il y a quelqu’un qui écoute)
Chateaudor. (A part) Il est comique quelques fois.