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328 ACTE SECOND

Araminte. (A part) Quelle sottise....1 mais je lui parlerai.

Chateaudor. (Présentant l’ecrin à Dorimène) Voudriez-vous bien, ma soeur, me faire l’amitié de vous en charger, et de prendre sur vous le soin d’en parer mademoiselle? et vous, ma chère Léonor.... le permettrez vous? m’accorderez-vous cette grâce?

Léonor. (Très-froidement) Monsieur, ma mère n’a jamais porté des diamans.

Araminte. Allons, allons, cela ne fait rien, ma fille. Si je n’en ai pas porté, c’est que j’ai eu un mari prudent qui a jugé à propos de ne pas m’en donner. Si monsieur pense différemment, vous ne pouvez pas les refuser.

Léonor. Mais vous savez, ma mère....

Araminte. Je sais, je sais.... je sais bien des choses que vous ne savez pas. Soyez honnête, prenez-les, et remerciez monsieur.

Léonor. (A part) Que je suis malheureuse! (haut et froidement) Monsieur, je vous suis bien obligée 2.

Dorimène. (Bas à Chateaudor) Eh bien, êtes-vous content de la reception?

Chateaudor. Oui.

Dorimène. (Bas à Chateaudor) Cette froideur ne vous inquiète pas, mon frère?

Chateaudor. Point du tout, ma soeur.

Dorimène. (A part) Quel homme!

SCÈNE V.

Les précédans, Frontin.

Frontin. Monsieur, voici une lettre.

Chateaudor. (Prenant la lettre) Permettez-vous, mesdames?

Araminte. Faites, monsieur, faites. (à Dorimène) Voyons encore une fois ces diamans. (elles examinent les diamans pendant que Chateaudor lit.)

  1. Manoscritto: sotise.
  2. Alcune di queste parole furono cassate nel manoscritto, dove ora si legge soltanto: "Léonor (Froidement) Monsieur, je vous suis bien obligée"