Questa pagina è stata trascritta, formattata e riletta. |
322 | ACTE PREMIER |
Chateaudor. Ne lui avois-je pas dit de chercher quelqu’un pour se faire aider? pourquoi ne l’a-t-il pas fait?
Frontin. Il avoit trouvé un bon cuisinier de sa connoissance, qui étoit sans condition à cause de la mort de son maître. Cet homme est venu, on lui a dit qu’il y avoit une table de vingt couverts; il a trouvé la vaisselle superbe, magnifique, il en a été émerveillé. Il a demandé la disposition des deux services, il a été très-content, huit plats d’entrées, huit plats d’entremets, deux soupes et deux plats de releves 1. Voilà, dit-il, voilà un bon dîner. Il trousse ses manches, il tire son couteau, il demande à voir le détail des provisions, il regarde, il examine, il calcule, les bras lui tombent, il se met à rire, et s’en va.
Chateaudor. Il se met à rire, et s’en va?
Frontin. Voilà, monsieur, la scène que j’ai vu moi même.
Chateaudor. C’est un fripon, il a bien fait de s’en aller. J’ai ordonné ce qu’il faut, et je sais calculer. Va dire a mon cuisinier de ma part que je serai reconnoissant de sa peine, donne-lui une bouteille de mon vin pour l’encourager.
Frontin. Il faudra, monsieur, commencer plutòt, et prendre d’autres précautions pour les dîners de votre mariage. (il sort)
SCÈNE VII.
Chateaudor seul
Pour mon mariage, je n’en serai pas la dupe. Je ferai paroître une lettre datée de l’Amérique qui m’annoncera la mort de mon oncle. Je serai en deuil2 je draperai, et nous ferons la nôce en particulier.
Fin du Premier Acte.