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318 | ACTE PREMIER |
Chateaudor.(D’un ton forcé) Oui.
Dorimène. Mais, vous ne lui avez pas parlé trois fois.
Chateaudor. (Avec affectation) N’est-ce pas assez pour un coeur aussi sensible que le mien?
Dorimène. Ah! je vous connois, mon frère.
Chateaudor. Vous avez bien de la pénétration, ma soeur.
Dorimène. Je serois très-fâchée d’avoir à me reprocher...
Chateaudor. (Avec une gaîte forceé) Allons, soyez tranquille; aujourd’hui vous me ferez l’amitié de dîner 1 chez moi avec ces dames, nous aurons du monde, le notaire y sera, et nous signerons le contrat.
Dorimène. (A part, et en s’en allant) Ciel! quel homme!... mais, je sonderai le coeur de Léonor, et s’il y a du danger, j’aime encore mieux déplaire à mon frère que souffrir le sacrifice d’une victime innocente. (elle sort)
SCÈNE IV.
Chateaudor seul
Ma pauvre soeur! elle se défie un peu trop de moi. D’ailleurs ce seroit pousser la délicatesse trop loin. Dans les mariages de convenance, ce n’est pas l’inclination que l’on consulte la première.
SCÈNE V.
Chateaudor, Frontin.
Frontin. Monsieur, voici votre tailleur.
Chateaudor. Le tailleur; à la bonne heure. Mais pour le mien, je n’en sais rien. Qu’il entre.
Frontin. (A la porte) Monsieur, donnez-vous la peine d’entrer.
- ↑ Manoscritto: diner.