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L'AVARE FASTUEUX 317


ensemble sur cette famille qui étoit alliée avec feu mon mari, j’ai écrit à madame Araminte, et je l’ai priée de m’emmener sa fille à Paris?

Chateaudor. Oui, et il y a quinze jours, que vous les avez chez vous. Cela doit même vous avoir cause de la dépense, de l’embarras, et comme vous ne l’avez fait que pour moi... je vous.... en aurai une obligation éternelle.

Dorimène. Cela n’en mérite pas la peine1; la dépense n’est pas bien2 considerable, c’est une misère3, d’ailleurs j’aime cette famille comme vous savez, et je m’y interesse on ne peut d’avantage, Léonor est la plus aimable enfant du monde; et sa mère est une femme très-respectable, bonne économe, mais qui sait allier à l’économie la plus exacte la conduite la plus honête, et la plus regulière.

Chateaudor. Tant mieux, tant mieux, l’éducation de sa fille n’en sera que meilleure; mais il s’agit de me dire.....

Dorimène. Oui, mon ami, il s’agit de vous dire, que Léonor, je crois, ne vous aime pas.

Chateaudor. Mais sur quel fondement avez- vous établi ce cruel soupçon?

Dorimène. Toutes les fois qu’on lui parie de vous, elle baisse les yeux, et ne dit mot.

Chateaudor. C’est par modestie sans doute.

Dorimène. Si l’on vous annonce, elle tremble.

Chateaudor. C’est tout simple... à son àge.

Dorimène. Quand on lui parle de ce mariage, elle pleure.

Chateaudor. Ma soeur4 les larmes d’un enfant..... tout cela est bien équivoque.

Dorimène. Sans doute; mais avec tout ce qu’il y a d’équivoque, est-ce que vous oseriez l’épouser?

Chateaudor. Vraiment oui, sans difficulté.

Dorimène. Vous l’aimez donc bien?

  1. In luogo di queste parole si leggevano prima nel manoscritto queste altre, cancellate: Point du tout, mon frère.
  2. Nel manoscritto leggevasi prima très.
  3. Le parole c’est une misère furono cancellate.
  4. Le parole Ma sœur furono cancellate.