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210 | ACTE TROISIÈME |
expérience, je me suis laissé conduire par un mari que j’aimois; le monde m’a entraîne, l’exemple m’a séduite; j’étois contente, et je me croyois heureuse: mais je parois coupable; cela suffit; et, pourvu que mon mari soit digne de vos bienfaits, je souscris à votre fatal arrêt; je m’arracherai de ses bras. Je ne vous demande qu’une grâce: modérez votre haine pour moi; excusez mon sexe, mon àge; excusez la faiblesse d’un mari qui, par trop d’amour...
M. Géronte. Eh! madame, croyez-vous m’abuser?
Mde. Dalancour. O ciel! Il n’est donc plus de ressource! Ah! mon cher Dalancour, je t’ai donc perdu... Je me meurs. (elle tombe sur un fauteuil)
M. Dalancour. (Court à son secours.)
M. Géronte. (Inquìet, ému, touché) Holà, quelqu’un, Marton!
SCÈNE IX.
Monsieur Géronte, Marton, monsieur Dalancour, madame Dalancour.
Marton. Monsieur, monsieur, me voilà.
M. Géronte. (Vivement) Voyez... là... allons; allez, voyez, portez-lui du secours.
Marton. Madame, madame, qu’est-ce que c’est donc?
M. Géronte. (Donnant un flacon à Marton) Tenez, tenez; voici de l'eau de Cologne. (à monsieur Dalancour) Eh bien?
M. Dalancour. Ah! mon oncle!...
M. Géronte. (S’approche de madame Dalancour et lui dit brusquement) Comment vous trouvez-vous?
Mde. Dalancour. (Se levant tout doucement, et avec une voix languissante) Monsieur, vous étes trop bon de vous intéresser pour moi. Ne prenez pas garde à ma faiblesse, c’est le coeur qui parle; je recouvrerai mes forces, je partirai; je soutiendrai mon malheur.
M. Géronte. (S’attendrit; mais il ne dit mot.)
M. Dalancour. (Tristement) Ah! mon oncle, souffrirez vous...