Pagina:Goldoni - Opere complete, Venezia 1923, XXII.djvu/211


LE BOURRU BIENFAISANT 203

ACTE TROISIÈME.

SCENE PREMIÈRE.

Picard, Marton.

Picard entre par la porte du milieu, Marton par celle de monsieur Dalancour.

Marton. Vous voilà donc de retour?

Picard. (Ayant la canne de son maître) Oui, je boite un peu; mais cela n’est rien, j’ai eu plus de peur que de mal: cela ne méritoit pas l’argent qu’il m’a donné pour me faire panser.

Marton. Allons, allons; à quelque chose malheur est bon.

Picard. (D’un air content) Mon pauvre maître! ma foi, ce trait-là m’à touché jusqu’aux larmes; il m’auroit cassé la jambe que je lui aurois pardonné.