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198 | ACTE SECOND |
M. Géronte. Paix. Pour la dot, mon frère a fait la sottise de la laisser entre les mains de son fils: je me doute bien qu’il y aura quelque malversation de sa part; mais cela ne m’embarrasse pas. Ceux qui ont fait des affaires avec lui, les auront mal faites, la dot ne peut pas perir, et, en tout cas, c’est moi qui vous en réponds.
Angélique. (A part) (Je n’en puis plus).
Dorval. (Embarrassé) Tout cela est très-bien; mais...
M. Géronte. Quoi?
Dorval. (Regardant Angélique) Mademoiselle auroit quelque chose a vous dire là-dessus.
Angélique. (Vite et en tremblant) Moi, monsieur?..
M. Géronte. Je voudrois bien voir qu’elle trouvât quelque chose à redire sur ce que je fais, sur ce que j’ordonne et sur ce que je veux. Ce que je veux, ce que j’ordonne et ce que je fais, je le veux et je l'ordonne pour ton bien; entends-tu?
Dorval. Je parlerai donc moi-même.
M. Géronte. Et qu’avez-vous à me dire?
Dorval. Que j’en suis fâché; mais que ce mariage ne peut pas se faire.
M. Géronte. Ventrebleu! (Angélique s’éloigne toute effraiée, Dorval recule aussi) Vous m’avez donne votre parole d’honneur.
Dorval. Oui, mais à condition...
M. Géronte. (Se retournant vers Angélique) Seroit-ce cette impertinente? Si je pouvois le croire... Si je pouvois m’en douter... (il la ménace)
Dorval. (Sérieusement) Non, monsieur; vous avez tort.
M. Géronte. (Se tourne vers Dorval) C’est donc vous qui me manquez?
Angélique. (Saisit le moment et se sauve.)
SCÈNE XIX.
Dorval, monsieur Géronte.