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La scène change, et représente la Maison de Pantalon. Silvio qui est avec lui, proteste qu’il prend part à ses chagrins, et l’assure de la sincérité du repentir de sa femme et de son fils. Pantalon se rend à ses instances, et Silvio va les chercher l’un et l’autre.

Tandis que Pantalon est resté seul, il se rappelle les bonnes qualités de Camille, et plaint son triste sort. Elle paraît et se jette à ses genoux; il la releve, la console, et l’interroge sur son état; elle lui apprend la triste situation ou elle est réduite, et la captivité d’Arlequin. Pantalon lui reproche cette passion, mais avec douceur. Camille convient quelle consentirait plutôt à mourir, qu’a l’abandonner. Pantalon se sent attendrir, et Camille le prie de lui rendre ses hardes qu’il a retenues, résolue de les vendre pour racheter Arlequin. Pantalon attendri de plus en plus, ne peut s’empecher de verser des larmes; il demande quel est le sujet de sa détention, et Camille lui avoue que c’est pour avoir manqué de respect à son fils; loin de s’en courroucer, il approuve le transport d’Arlequin, appelle un Valet. Scapin paraît, et il lui ordonne d’aller de sa part au Major de la Place, le prier de relâcher Arlequin, et l’assurer qu’il satisfera la Garde. Comme Scapin répugne à cette commission, il lui ordonne d’y courir sur le-champ.

En ce moment Silvio ramène Rosaura et Célio, qui reste très-surpris de voir encore Camille avec Pantalon, qui voyant leur étonnement, leur dit qu’il est maître chez lui, que Camille est une honnête fille, et qu’il ne blesse ni l’honneur ni l’intérêt de sa famille en lui rendant service. Célio et Rosaura dont les soupçon sont dissipés par la pureté des intentions de Pantalon, approuvent sa générosité. Arlequin arrive, amené par un Caporal, auquel Pantalon répond de tout. Il reprend Camille et Arlequin à son service, leur promet de les unir; la paix rentre dans la maison de Pantalon, et la reconnaissance et la joie des deux Amans ne peuvent être comparées qu’à la générosité de leur Maître.


Les deux autres Comédies qui suivent celle-ci, sont une continuation de la même action.