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rechercher, en prenant ces deux peintres pour types, les points communs d’inspiration et de composition aux deux Écoles de la Toscane et des Flandres, pendant le 15e siècle.

Si je choisis Masaccio pour le comparer à Jean Van Eyck, c’est que je discerne dans les fresques de la Chapelle del Carmine, qui est incontestablement son oeuvre, un caractère bien tranché, très particulier, qui le rapproche cependant du Maître flamand par un effort parallèle vers la représentation franche de l’être humain tel que la nature le crée, en même temps que vers un rendu timidement expressif du tempérament moral de cet être.

L’oeuvre entière de chacun de ces peintres a marqué, chacun de son côté et avec ses procédés propres, les débuts indéniables d’une période de transition dans la conception artistique du sujet. On s’est généralement trop empressé de différencier les manières, les tendances, les tatonnements souvent géniaux de Masaccio et des Van Eyck, qui suivant des voies difFerentes, poursuivaient des buts de psychologies identiques, par les appellations mal définies d’École naturaliste ou d’École idealiste.

De pareilles définitions risquent d’être des termes vagues dissimulant une impuissance véritable de jugement, sous la plume de critiques qui les emploient a tort ou à travers. C’est dans l’analyse des phases diverses du combat que livraient à leurs propres consciences, les maîtres du commencement du 15e siècle, quelque fût leur origine nationale, puisque le génie est