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224 | giudizio di albert thibaudet |
la flamme de l’intelligence, par la grandeur de son caractère, un de ces grands esprits tels qu’en vit la Renaissance italienne. Mais il se disposait à devenir — et ici de nouveau les cercles se coupent sans se briser — un grand Européen. L’unité de son ouvrage ne réside-t-il pas dans le fait qu’à chaque page apparaît un point d’interrogation? Point d’interrogation qui concerne l’avenir de la civilisation, problème de la fin de la civilisation... ce qui justifie la sympathie que Valery a pour cet esprit frémissant, inquiet, inquiet de l’état des civilisations en danger et des problèmes qu’il pose. Valery le considère comme un «témoin» parmi lesquels on cherchera plus tard la position actuelle des questions historiques, Leo Ferrero sentait que Paris, capitale de la civilisation, est menacée. Il la compare avec les valeurs sympathiques ou hostiles qui mènent aujourd’hui le jeu autour de ce problème. Dans cette étude, Leo Ferrerò représente le besoin de cosmopolitisme qui est une tendance à penser par termes de comparaison et à en meubler son esprit. Au Henri Beyle (Stendhal) milanais correspond Leo Ferrero parisien, par une sorte de correspondance à travers la durée. Ainsi, avait-il acquis — par cette théorie de l’innutrition qui est la véritable théorie de la Renaissance qui fut celle, en tout cas, de du Bellay — le sentiment très vif de la multiplicité des idées européennes parmi lesquelles il vivait, termes de comparaison qu’il avait étendu à l’Amérique, qu’il devait prolonger au monde jaune.....
Fils d’écrivains tous les deux illustres héréditairement, il dégagera les constantes du problème et y insistera. Les questions qu’il pose à la fin de son livre sont bien actuelles. Nous ne pouvons nous y soustraire. Il faut avec courage les étudier et y répondre...
Celui, qui à vingt-neuf ans, laisse une œuvre égale à celle que nous a légué Leo Ferrero mérite plus que la gratitude de sa génération; il a le droit à l’hommage de tous ceux qui croient encore aux valeurs de l’esprit, il est un de ceux qui aident les jeunes à penser et à vouloir.
Prof. Albert Thibaudet.