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traire du philosophe et de la philosophie).

Léonard serait donc exclu, faute d’une construction explicite de ses pensées, et, — ne craignons pas de le dire, — d’un exposé facile à résumer qui permette de classer et de comparer à d’autres systèmes l’essentiel de ses conceptions, problème par problème.

Mais encore, j’irai plus loin et me plairai à le séparer des philosophes par des raisons plus substantielles et des traits plus sensibles que ces conditions purement négatives. Voyons, — imaginons, — ce en quoi son acte intellectuel diffère bien nettement du leur, quoiqu’ il y ressemble fort, par instants.

Le philosophe, aux yeux de qui l’observe, a pour fin très simple: l’expression par le discours des résultats de sa méditation. Il tâche à constituer un savoir entièrement exprimable et transmissible par le langage.

Mais Léonard, le langage ne lui est pas tout. Le savoir n’est pas tout pour lui; peut-être ne lui est-il qu’un moyen. Léonard dessine,