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en ce monde? Et qu’ont fait tous les Philosophes du Bien et du Beau? — Mais ce sont des créateurs qui s’ignorent, et qui croient qu’ils ne font que substituer une idée plus exacte ou plus complète du réel à une idée grossière ou superficielle, quand ils inventent; et l’un par subtile division, l’autre par instinct de symétrie, l’un et l’autre par profond désir d’un certain état, par profond amour de ce qui peut être, que font-ils que créer, quand ils ajoutent des problèmes aux problèmes, des entités aux êtres, des symboles nouveaux, des formes et des formules de développement au trésor des jeux de l’esprit et de ses constructions arbitraires?

Le Philosophe s’était mis en campagne pour absorber l’artiste, pour «expliquer» ce que sent, ce que fait l’artiste; mais c’est le contraire qui se produit et qui se découvre. Loin que la philosophie enveloppe et assimile sous l’espèce de la notion du Beau tout le domaine de la sensibilité créatrice et se rende mère