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pas à la pensée pure. Elles prennent leur naissance et leur force d’un instinct de créer, quand celui-ci se développant au delà de l’exécution instantanée, attend de solutions cherchées dans une méditation d’apparence spéculative, et de figure philosophique, — quelque décision par laquelle seront fixées la forme et la structure d’une création concrète. Il arrive à l’artiste de vouloir remonter (en suivant quelque temps le chemin d’un philosophe) à des principes qui puissent justifier et édifier ses intentions, leur communiquer une autorité plus qu’individuelle; mais ce n’est là qu’une philosophie intéressée qui vise au travers de ses pensées des conséquences particulières pour une œuvre. Tandis que pour le philosophe véritable, ce qui est est la limite à rejoindre et l’objet à retrouver à l’extrême des excursions et opérations de son esprit, l’artiste se propage dans le possible et se fait agent de ce qui sera.

Ce qui sépare le plus manifestement l’esthé-