Pagina:Delle strade ferrate italiane e del miglior ordinamento di esse.djvu/567

566

Au milieu de tout ce système, Leipsick, la capitale industrielle du nord, le centre de ces célèbres foires allemande, dont l’existence date des temps les plus reculés, et où se rencontrent l’Arménien, le Juif nomade, l’Anglais, l’Américain et le Russe; Leipsick, dont le mouvement commercial s’est décuplé depuis sept ans, depuis la fondation de l’association douanière, et autour de laquelle vont rayonner cinq immeuses lignes de chemins de fer qui, du Midi, lui apporteront les soies de la Lombardie comme les matières premières que le Danube va demander au Levant; du Nord et de l’Est, les laines, les chanvres, les pelleteries et les lins de Saxe, de Pologne et de Russie; de l’Ouest, enfin, les cotons et les denrées tropicales, du Nouveau Monde, pour de là réexpédier au retour, au moyen de ce quintuple courant, les produits par lesquels le nord et l’ouest de l’Allemagne rivalisent déjà avec Lyon et Mulhouse, avec Manchester et Birmingham.

Nous ne pousserons pas plus loin nos réflexions; les faits parlent d’eux-mêmes, et; sous le double rapport commercial et militaire, disent assex tout le dommage que peut, en fait de chemins de fer, nous valoir notre trop longue et regrettable inertie.

Yous le voyez, Messieurs, et ce serait inutile de vous le répéter ici, combien il est urgent, pour le Piémont et pour la Savoie, de se mettre en mesure, afin de ne pas se trouver en un complet isolement dans un avenir peu, éloigné.

Votre perspicacité vous dira assez que les événements commerciaux qui se préparent autour de nous, sont d’une si haute importance, qu’on ne peut les envisager sans frémir et sans songer à prendre des moyens prompts décisifs. S’il est du devoir de tout bon citoyen qui aime sa patrie de prèter ses efforts dans ces circonstances pénibles, c’est à vous, Messieurs, à en prendre l’initiative; c’est à vous à représenter à notre auguste souverain et à son gouvernement, quels dangers nous menacent, et à lui rappeler que le bonheur des peuples en général est lié à celui de l’État; que le commerce en est une des principales ressources; que c’est lui qui donne le mouvement général et fait circuler l’argent, moteur principal de toutes choses; lui encore qui procure au cultivateur l’écoulement de ses denrées, et par conséquent les moyens de satisfaire aux charges de l’État; que c’est lui, enfin, que le rend florissant et qui fait sa puissance; témoin l’Angleterre et la France.

Dans des circonstances si graves il ne faut pas user de demi mesures ni attendre les grands maux. D me paraît indispensable d’y apporter de grands et prompts remèdes; ces remèdes vous les avez, il ne s’agit que de les appliquer.

Hàtons-nous d’ouvrìr, à travers le massif des Alpes, un chemin de fer liant Chambéry, Gênes et Turin: autour de cette ligne mère viendront sans biedn des efforts rayonner plusieurs lignes secondaires; nous aurons abrégé et accéléré les communications entro l’un des bassins du Rhône, du Pò et du