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la mer, n’est point encore placé dans la condition d’un service oommode et répondant à toutes les exigences de la célérité des communications; c’est qu’aux obstacles naturels qu’il présente sur plusieurs points, viennent se joindre les embarras et les retards que la douane fait éprouver au commerce, soit à la sortie du port de Marseille, soit à l’entrée dans le port d’Arles. Mais la plus grande difficulté est celle qui arrète les marins au cap du Rhône. Les vents impétueux du nord, si violents et si fréquents dans le Midi, retiennent souvent douze à quinze jours les bâtiments à leur entrée en rivière; on a vu souvent la marchandise retenue en mer manquer à Arles, et les bateaux de remonte attendre longtemps leurs chargements, ce qui produit des variations subites et excessives dans le prix de voiture. Cet état de choses est fàcheux pour notre commerce de l’intérieur, ruineux pour ceux qui exportent hors de France les marchandises que le transit amène à Marseille. Il en résulte que Gènes, avec son port-franc, le Piémont avec ses routes en construction, Trieste avec ses nolis à bas prix, favorisés par un roulage excessivement modéré, finiront par enlever à la France le commerce de transit dont nous avions le monopole il y a vingt ans.

Pour prévenir un tel malheur, qui serait irréparable, il suffirait de lier par un chemin de fer le port de Marseille à la rive gauche du Rhône, et d’améliorer la navigation depuis ce point de jonction jusqu’aux parties supérieures du fleuve; par ce moyen disparaîtraient tous les inconvénients signalés, et le commerce de transit ne tarderait pas à revenir et à rester dans la voie que la nature, notre position géographique et la direction de nos fleuves, semblent lui avoir assignée.

Le conseil-général, prenant en sérieuse considération les propositions qui lui sont présentées au nom de sa commission des finances, émet le vœu que le gouvernement veuille bien, dans la session prochaine, présenter aux chambres le projet d’un chemin de fer de Marseille à la rive gauche du Rhône, et s’occuper sérieusement de l’amélioration de la navigation du Rhône.

« Le chemin de fer destiné i lier Marseille au Rhône, et dont l’exécution trop retardée devient toiyours plus urgente, occupe en ce moment toute la presse et tous les corps électifs de nos départements.

« La ville d’Avignon ne pouvait restèr en arrière de ce mouvement; désignée par les projets ministériels de 1837 comme le point d’arrivée de la ligne, elle ne pouvait voir sans alarme les projets soumis actuellement à l’enquête, qui la laissent à l’écart. Aussi la chambre de commerce et le conseil municipal ont-ils cru devoir protester à ce sujet et appuyer leurs protestations d’offres trop brillantes pour être dédaignées.

» Par sa délibération du 11 octobre, la chambre de commerce a demandé que le gouvernement fasse disparaître au plus tôt toute incertitude, en indiquant Avignon corame un point d’arrivée, et qu’à cette seule condition une subvention soit accordée par le trésor.