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1° Par une plus forte recette de douane;

2° Par la forte économie sur les frais d’entretien au prorata, de la route du Mont-Cenis;

3° Sur les transports des sels, des tabacs, plomb, poudre, transports militaires et autres, et il aura doté son pays d’un immense avantage.

Le 30 août 1839, je remis à ce sujet un mémoire à l’honorable général Rachia, ingénieur aussi philanthrope qu’éclairé; il eut la bonté de s’assurer de la vérité pour en faire un rapport au gouvernement de S. M., et c’est ce qu’il fit, et de plus au congrès scientifique.

En mai 1840, je me permis de présenter un mémoire à S. M., qui l’accueillit avec bonté.

Aujturd’hui, voyant les faits devancer mes prévisions et se succéder avec une effrayante rapidité, j’ai cru qu’il était de mon devoir devoir les signaler de nouveau à S. M. et à son gouvernement.

Comme les travaux de cette percée pourront durer cinq à six ans, il conviendrait de les commencer au plus tôt, afin de pouvoir profiter de la belle saison pour faire les études et pour se mettre à couvert avant l’hiver.

Pendant que de savans philanthropes, tels que M. le chevalier Bonafous et autres, s’occupent d’améliorer la culture et les prodaits agricoles, occupons nous aussi de leur donner un débouché; aidons de nos bras et de nos lumières un gouvernement paternel comme le nôtre; unissons-nous à ses bonnes intentions. L’union fait la force; certainement il nous seconderà, car il sait comme nous, qu’il faut semer pour recueillir.

La percée des Alpes rendra la vie et l’activité au Pièmont, elle fera du port de Génes le premier de ò’Europe méridionale.

La Suisse et la Savoie y feront débarquer les nombreuses denrées coloniales qu’elles retirent aujourd’hui de Marseille, ainsi que l’immense quantité, de fers que la Suisse retire de là Suède: elle en retirera même du sel.

Je ne doute pas que la Savoie ne soit prète à faire de grands sacrifices pour voir renaitre et améliorer son commerce, qui s’en va mourant, et pour avoir une communication facile avec la métropole et Gènes.

L’Europe entière viendra contempler les antres de ces gigantesques montagnes qui, depuis tant de siècles, ont été et sont encore la terreur des passagers; les routes aujourd’hui si désertes de voyageurs, en auront une affluence; la consommation sera enorme, les octrois en profiteront; les produits agricoles, et en général tout ce qui touche aux besoins de l’homme, reprendra un débouché interissable, et jamais n’aura doté son royaume d’un monument aussi grand et aussi utile.

Honneur aux ministres qui l’auront secondé! ils auront bien merité de la patrie et leurs noms passeront à la postérité.

Ce sont les vœux de leur trè-humble et très-obéissant serviteur,

Médail


Turin, le 20 juin 1841.