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d’Oysans, est beaucoap plus courte que selle qui traverse la Savoie pour arriver en Piémont; aussi on la poursuit activement.

Un chemin de fer est aussi en construction de Paris à Strasbourg, et doit se prolonger jusqu’à Genève en profitant du lac de Neufchâtel, qu’un canal doit unir au lac Léman. La navigation du Rhin arriverà également à ce point important. De Genève, devenue ville d’entrepót, on se dispute l'issue de ce vaste commerce.

Les départements de l’Ain et du Jura font des efforts pour ouvrir des routes jusqu’à Seyssel, où ils trouvent le Rhône navigable, qui emportera à Lyon et à Marseille, marchandises et voyageurs, è de très-bas prix.

Un second point, plus dangereux encore, se présente:

La compagnie Ruitz, de Nevers, a fait les études d’un chemin de fer à partir de Lyon jusque près de Cordon. L’enquête de commodo et incommodo a été faite à Lyon, j’ai vu le projet et je le connais dans tous ses détails. Cette compagnie ne s’arrétera pas en si beau chemin; elle voudra bien arriver à Genève ou, tout ou moins, faire jonction avec la compagnie qui a un ingénieur francais à sa téte, et qui, dit-on, vient d’obtenir de notre goovernement la cencession d’établir un chemin de fer de Genève à Chanaz, longeant le territoire de la Savoie, parce que les difficultés pour passer sous le fort de l’Ecluse, sur France, sont trop grandes. Dans ce cas, c’en est fait du commerce de la Savoie et du Piémont; car, à Lyon, il y a trente bateaux à vapeur qui se disputent le transport à des prix si bas qu’aucune route ordinaire, par terre, ne peut soutenir la concurrenoe, puisque de Lyon à Avignon on transporte aujourd’hui les voyageurs pour cinq à six francs, et d’Avignon à Marseille, par voitures, pour six à sept francs; en sorte, que partant de Lyon à cinq heures da matin, on arrive le méme jour à Marseille, distant de 94 lieues, sur les neuf à dix heures du soir, pour la modique somme de douze à treize francs.

De Marseille on embarque pour Génes, le midi de l’Italie et tout le littoral de l’Adriatique; il ne manquerait plus à ce tableau qu’un chemin de fer qui allàt directement de Gènes à Milan, pour que la Savoie et le Piémont restassent entièrement en dehors du commerce.

Au nord de l’Italie, le Simplon et surtout le Saint-Gothard nous menacent et nous nuisent essentiellement. Les négociants milanais m’ont dit qu’aussitòt que le Saint-Gothard serait assez praticable l’hiver, ils abandonneraient entiièrement la route du Mont-Genis, qui est beaucoup plus longue et plus coûteuse. MM. les commissionnaires de Turin peuvent justifier mon assertion.

Si nous jetons nos regards au-delà de l’Atlantique, nous voyons l’Amérique sillonner son immense sol de chemins de fer: elle en possède aujourd’hui plus de douze cents lieues, qui réunissent Baltimore et Philadelphie, traversent la Pensylvanie, la Caroline du Sud, etc., etc. Elle couvre ses i