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penses que chacun sera rétribuè solon ses œuvres, ne fais aucun mal à personne. — »

Voila un sauvage qui croit à l’unité de Dieu, au paradis, à l’enfer, et donne, sur marché, à Colomb une haute leçon de charité: la grande âme de l’Amiral dut en être touchee, et emerveillée... Pour mon compte cette anecdote, que vous démontrez authentique, me saisit, parceque j’y trouve la preuve qu’il n’y a pas d’être humain, vécût-il à l’état sauvage, au fond d’un archipel perdu dans les immensités océaniques, à qui la purceté du cœur n’assure le salut, dût un ange descendre exprés du ciel pour lui comuniquer les vérités divines dont la. connaisance est indispensable; dût (ce qui revient_au même) Colomb appareiller de Cadix pour débarquer à Sainte-Croix, précisément à l’heure marquée pour le baptême du bon vieux cacique.

Le sentiment religieux qui déborde de votre livre, et en parfume chaque page, s’allie naturellement à la vie de Colomb, ce grand serviteur de Jésus-Christ: il fait bon pour un catholique de retremper sa foi dans la foi de cet héroïque croyant: il apprend de Colomb à étreindre dans le cycle de son amour même les frères inconnus, devinés existans par le cœur; il apprend de Colomb à subir sereinement, pour une cause juste, les offenses des adversaires, les trahisons des amis; il apprend de Colomb à se confier au fond de l’adversité, vis-à-vis d’une mort inhonorée, dans la justice de Celui, qui sait, peut, et veut féliciter les justes, parce qu’il a l’éternité pour soi, et est le tout-puissant, et le souverainement-bon.

C’est plongé dans ces considérations, qui sont autant de bénédictions sur vous et sur votre œuvre, que je vous quitte aujourd’hui, sentant que je reviendrai...


T. Dandolo