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se souvient de ses ancêtres, qui n’a pas oublié qu’ils ont fait quelque chose pour le monde, et qui combattant aujourd’hui pour une cause sarée, celle de son indépendance et de sa liberté, est bien irrévocablement décidé de suivre leurs traces. Ce peuple, Monsieur, a le droit d’être compris par la France, et de trouver en elle un appui et non une puissance hostile. Il a le droit de trouver dans la France fraternité et non une protection, dont la demande aujourd’hui serait interprétée par l’Europe comme une déclaration d’impuissance l’avilissant à ses propres yeux, et le rendant indigne de cette amitié de la France, sur la quelle il a toujours compté. Ce cri dedétresse ne lui sied pas. Il n’y a pas d’impuissance pour un peuple qui sait mourir, et il serait peu généreux de la part d’une nation grande et fière de méconnaître ce beau sentiment qui inspire le peuple.

Il faut, Monsieur, que cet état de choses cesse: il faut que la fraternïté ne soit pas entre nous qu’un simple mot sans résultat pratique: il faut que nos courriers, nos troupes, nos armes puissent librement circuler pour notre defense sur toute l’étendue de notre territoire: il faut que les Romains ne soient plus condamnés à regarder avec soupçon des hommes qu’ils étaient habitués à regarder comme des amis. Il faut que nous puissions nous défendre avec toutes nos ressources contre les Autrichiens qui bombardent nos villes. Il faut qu’on ne puisse plus nulle part méconnaître les bonnes et loyales intentions de la France. Il faut qu’on ne puisse pas dire en Europe qu’elle nous ravit nos mo-