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peut-étre parce qu’en Angleterre les coqs se battent sur des théátres faits exprès, comme faisait jadis une certaine espèce de gladiateurs, qui a été abolie de nos jours. Ainsi monsieur de Voltaire n’a pas grande raison de s’égayer sur le compie du coq, qui est chez les anglais un des symboles du courage et dont le cri nocturne, exprimé par un verbe qui manque á la langue franQaise, fait fuir les revenants selon les idées du vulgaire anglais. Mais ne vétillons point. Il suffit que le coq se fit entendre et que le spectre «disparut á la háte» (’), ne pouvant souffrir l’approche du jour, dont le cri de cet oiseau est toujours le signal.
Le prince Hamlet croit avec raison qu’il y a du mystère dans cette apparition du roi peu de jours après son décès, et s’en va la nuit d’ensuite á l’endroit oú les deux soldats l’ont vu. Lá le spectre se montre derechef, fait signe de la téte á Hamlet de le suivre et, le tirant á l’écart, l’informe de la trahison de son propre frère et de la reine sa femme, qui de concert entre eux l’ont empoisonné dans un jardin pendant qu’ il dormait, en lui versant une liqueur mortelle dans l’oreille, et se mariant ensuite incestueusement peu de jours après avoir commis un si horrible forfait.
Voilá le spectre du roi danois chez !’«histrion barbare» et le «gille de village»: voyons á présent l’ombre de Ninus chez le poète philosophe.
Monsieur de Voltaire débute par ne pas suivre aucune notion populaire, qui puisse rendre en quelque manière son fantóme tant soit peu croyable. Il ne suit que sa fantaisie en le faisant paraitre sur la scène. Il est trop au dessus des idées communes pour s’y conformer. Son ombre de Ninus se fait voir, non pas dans une solitude silencieuse et dans les ténèbres de la nuit, mais un beau jour de féte, en plein midi, dans un joli cabinet qui vient d’étre métamorphosé en un tempie fort magnifique. Cette métamorphosé du cabinet en tempie, pour le dire en passant, est uniquement controuvée afin que deux acteurs
(i) «Shrunk in haste aivay».