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que la langue fran^aise detesta, en vue de le rendre dégoútant et méprisable; pourquoi l’épargnerons-nous? pourquoi ne lui donnerons-nous pas des épithètes après des impostures et des supercheries de la sorte?

Quant á moi, je ne le ferai pas certainement. Je laisserai ce soin au docteur Guillaume Kenrick, homme très redoutable au métier de dire des injures au lieu de raisons, et me bornerai á remarquer tout simplement que c’est bien dommage qu’un monsieur de Voltaire, qui s’est occupé á étudier «une vingtaine de Sciences» (’), y compris celle de la poesie, ait táché á tant de reprises, durant cinquante ans, de faire accroire qu’il sait la langue anglaise, et pris tant de peine pour tromper la Franca et toute l’Europe au sujet d’un poète anglais, qu’il eút beaucoup mieux fait d’ étudier de toute sa force.

(i) Voyez l’avant-propos á la collection complète de ses CEuvres, publiée á Genève en 1770, oú l’on trouve cette expression un peu trop cavalière, á tnon avis.