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384 saggio

e ne’ forestieri, in quelli eziandio che sono tenuti i più favoriti dalle muse, e signori dispotici della rima?

     ...Usque adeo de fonte leporum
     Surgit amari aliquid, quod in ipsis floribus angat

cose tutte cagionate dall’esser necessariamente obbligato il poeta a prendere un assai largo giro, per far entrare nel suo discorso quelle tali parole, onde i versi vengano a terminare per appunto con tali cadenze o rispondenze1. Un verso si fa per il senso, dice un valentuomo,

  1. And Dryden oft’ in Rhyme his Weakness bides,

    Smith, in a Poem to the memopry of M. Philips

    Nos plus grands poétes ont fait beaucoup de vers foibles . . . Ils sont pleis d’épithétes forcées pour attratraper la rime. En retranchant certains vers, on ne retrancheroit aucune beauté . . . Souvent la rime, qu’un poéte va chercher bien loin, le reduit à allonger et faire languir son discours. Il lui faut deux ou trois vers postiches, pur en améner un dont il a besoin.

    Fénelon, lettre à l’Acad. franç. art. v.

    En effet nous n’appercevons guères dans les poétes latins les plus mediocres dels épithètes oiseuses, et mises en oeuvre uniquement pour finir les verses; mais combien en voyons nous dans nos meilleurs poésies, que la seule nécessité de rimer y a introduites?

    Du Bos, Reflexions critiques sur lapoésie
    et sur la peinture
    , première partie, sect. 35.