Les viennois noirs d'Amédée VIII duc de Savoie de 1416 à 1439
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- Questo testo fa parte della rivista Rivista italiana di numismatica 1895
LES VIENNOIS NOIRS D’AMÉDEÉ VIII
DUC DE SAVOIE DE 1416 à 1439
Pendant le règne d’Amedée VIII duc, les ordonnances relatives à la frappe des monnaies sont assez nombreuses: nous n’en retiendrons ici que ce qui a trait aux viennois. La première en date de ces ordonnances, celle du 22 nov. 1418, prescrit l’émission à Chambéry et Nyon, de monnaies scmblables à celles qui avaient été frappées en 1405, mais en baissant un peu le poids et la bonté. Ainsi, les viennois durent être de 298 au marc de Troyes et au titre de 1 denier 3 grains au lieu que en 1405 la taille était de 248 au marc et le titre de 1 denier 6 grains. Le poids théorique d’un viennois était donc, de par la nouvelle ordonnance, de 834 mmgr. La mème année 1418, en décembre, ordre de frapper à Ivrée des viennois de 288 au marc (ce qui donnait 836 mmgr. par pièce) mais semblables pour le type à ceux de Nyon et de Chambéry. Or les viennois de 1405 portaient, à l’avers, dans le champ, le mot fert en minuscules gothiques et au revers une croix plaine alaisée (cfr. Promis, tav. V, n. 6). Je ne sache pas que pour la période ducale on ait signalé des monnaies qui répondent à cotte description; je puis en donner ici deux variétés:
- R/ – + SABAVDIE.
Le num. 1 a pour différent un croissant, marque de Jacques Pichot, monnayeur à Nyon. Le num. 2 porte une fleur à cinq pétales avec point centrai qu’ on rencontre fréquemment sur les monnaies, tant comtales quo ducales, d’Amédée VIII et de ses successeurs Louis et Amédée IX. Ce qui fait que je ne puis me ranger tout à fait à l’avis de M. Ladé lorsque dans sa répartition des marques d’Amédée VIII (Rev. Suisse de Num., 1891, liv. I) il donne la fleur à cinq pétales à l’atelier d’Aix-les-Bains, atelier mentionné seulement dans des textes de 1408 et de 1411. C’est justement à propos de ce différent que M. Ladé parie d’un viennois (ibid. n. 56) portant une fleur à cinq pétales, mais dont il a négligé de nous donner la description détaillée; il en est de mème de son num. 55, viennois ayant une fleur à six pétales: ce qui fait que je ne sais dans quelle série les classer.
Le 22 févr. 1420 une nouvelle ordonnance enjoint de frapper à Chambéry, Turin, Nyon et Ivrée des viennois de 360 au mare (soit 69 centigr.). Ils ont à l’avers le FERT gothique et au revers, au lieu de la croix alaisée, une croix pattée; la gravure en est plus soignée. Voici les variantes déjà décrites:
- R/ — + SABAVDIE :
Promis, Tav. VII, n. 20.
Rabut 5™- notice, p. 9, n. 4.
J’ai acheté l’exemplaire même dont parle Rabut, sans en donner le poids: il pèse 65 centigrammes.
En vertu des ordonnances d’avril et de septembre 1421 les viennois durent être de 352 au marc (soit 706 mmgr.). Voici des pièces qui s’y rapportent.
Troisième type.
- D/ — A gothique fleuronné.
- R/ — Écu de Savoie.
5. — D/ – + MEDEVS * DVX (étoile à six rais).
- R/ – + SABAVDIE.
16 grains, Perrin. Chamb. n. 102
13 grains, Rabut 4eme not. n. 3.
6. – D/ – + MEDEVS DVX (marguerite ou bouquet).
- R/ – + SABAVDIE.
id. id. Ann. n. 58. 31 grains, Perrin. Chamb. n. 103.
7. — D/ – + MEDEVS * DVX (rose).
- R/ – + SABAVDIE.
16 grains, Perrin. Ann. N. 57.
Or il faut faire ici une petite remarque relative aux poids que les différents auteurs assignent à ces trois variantes. En effet, la première, décrite par Rabut dans sa quatrième notice, est donnée comnie faisant partie de la collection Vissol. Or cette collection est entrée tout entière dans les vitrines du Musée de Chambéry, et M. Ferrin, faisant le catalogue des monnaies de Savoie de ce musée, décrit à nouveau cette même pièce et lui trouve un poids tout autre que celui qu’avait indiqué Rabut: celui-ci dit 13 grains (69 centigr.); M. Perrin dit 16 grains (85 et non pas 84 cg. comme il y a dans le catalogue de Chambéry). Pour le n. 2 il y a aussi une petite erreur: 15 grains font en effet 798 mmgr. et non pas 82 centigr.. ainsi que le calcule M. Perrin. Ce sont là de petites fautes qui se peuvent expliquer par ce fait que l’auteur aura admis, sans toujours les vérifier, les données d’un collaborateur peu exact.
Nous avons donc trouvé sous Amédée VIII trois types différents de viennois: pour avoir ici des données réellement certaines il faudrait des pesées et des essais portant sur un nombre suffisant d’exemplaires. Malheureusement ces petites pièces sont rares et, de plus, fort souvent dans un médiocre état de conservation.
BIBLIOGRAPHIE.
Promis, Monete dei Reali di Savoia, 1840.
Perrin, Catalogue du Médailler de Savoie du Musée de Chambéry, 1883.
Idem, idem du Musée d’Annecy, 1885.
Rabut, Quatrième notice, 1861 (mém. Acad. Sav. T. V.)
Arnold Raugé van Gennep.