Del rinnovamento civile d'Italia/Documenti e schiarimenti/V

Documenti e schiarimenti - V

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V

CAPITOLO DELLA MEDIAZIONE ANGLOFRANCESE

Alexandrie, le 15 aoút 1848.

Les gouvernements de la France et de la Grande- Bretagne, mus par un sentiment d’ humanité et par un vif désir de terminer la guerre qui, depuis plus de quatre mois, désole les plaines de la haute Italie, sont convenus d’offrir conjointement leur médiation á S. M. sarde et á S. M. I. R. l’empereur d’Autriclie, afin d’arriver á une paix honorable et definitive pour les deux parties.

Dans ce but les deux gouvernements, après s’ètre mutuellement consultés, sont tombés d’accord sur les conditions qui, dans leur opinion, pourraient servir cornine bases des négociations á entamer pour la conclusion d’une paix définitive entre la Sardaigne et l’Autriche; et les soussignés s’empressent de remplir les instructions qu’ ils viennent de recevoir de leurs gouvernements respectifs, de communiquer au gouvernement de S. M. sarde les dispositions bienveillantes et amicales dont les cabinets de Londres et de Paris sont animés envers la Sardaigne, et de lui offrir la médiation commune de leurs deux gouvernements.

Les soussignés agissent de mème selon leurs intentions, en soumettant á la considération du gouvernement sarde les articles suivants (sauf le premier, qui n’est plus applicable, par suite de l’armistice déjá signé á Milan le 9 courant, entre les généraux Salasco et Hess), qui sont ceux que les cabinets de Londres et de Paris croient propres á servir comme bases pour les négociations de paix.

Artide 1. La conclusion immediate d’un armistice entre les armées autrichienne et italienne, les troupes retenant pendant ce temps, de chaque cóté, les positions que fon pourra des deux cótés adopter de plein gré, au moyen des bons offices des agents des deux puissances médiatrices. La durée de cet armistice sera assez longue pour donner tout le temps nécessaire á des négociations pour un arrangement permanent.

Artide 2. L’offre aux deux parties belligérantes d’un arrangement permanent, conforme aux bases proposées dans le memorandum de monsieur de Hummelauer du 24 mai 1848, suivant lesquelles l’Autriche renoncerait á ses prétentions sur la Lombardie et la laisserait libre de s’unir au Piémont, á condition que la

V. Gioberti, Del rinnovamento civile d’Italia -III.

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Lombardie prendrait sur elle la portion de la totalité de la dette de l’empire autrichien qui semblerait, suivant une juste proportion, devoir équitablement lui revenir en la séparant du reste de cet empire; pendant que l’Autriche, en retenant la souveraineté de la province vénitienne, s’engagerait á donner á cette province des institutions et une administration nationales, comme celles qui sont décrites dans le mémorandum ci-dessus mentionné.

La propriété particulière et personnelle en Lombardie et dans la province vénitienne serait respectée, et toute propriété de cette nature, qui aurait été séquestrée ou confisquée, serait rendue, et une pieine amnistie serait donnée des deux còtés au sujet de tous les actes politiques des derniers événements.

Artide 3. Que la ligne de frontière entre la Lombardie et la province vénitienne serait, autant que possible, celle qui divisait ces provinces pendant qu’elles formaient part de l’empire autrichien, c’est-á-dire que ce serait une ligne qui, tirée de Lazive sur la rive sud-est du lac de Garda, un peu au nord de Peschiera, et passant entre Vérone et Villafranca, irait de lá rencontrer le Pò sur sa rive nord á Bergantino, entre Mellara et Massa, et suivrait de lá le milieu du courant de cette rivière, jusqu’á l’embouchure du Tanaro, laissant Peschiera et Mantoue á la Lombardie, et Vérone et Legnago á la province vénitienne.

Artide 4. Que cet arrangement comprendrait, il est bien entendu, des dispositions relatives á Parme et á Modène, de la nature de celles qui sont indiquées dans le mémorandum de monsieur Hummelauer.

Les soussignés ont l’ honneur en mème temps de prier le gouvernement de S. M. sarde de vouloir bien leur communiquer au plus tòt la décision qui sera prise á l’égard de l’ofíre qu’ ils viennent de faire au noni des deux cabinets de Londre et de Paris, afin qu’ils puissent la transmettre á la connaissance de monsieur l’ambassadeur d’Angleterre et de monsieur le ministre de France á Innspruck, qui, de leur còté, doivent avoir adressé au gouvernement autrichien les mémes propositions et la mème offre que les soussignés ont l’ honneur de faire au gouvernement sarde.

Les soussignés ont l’ honneur d’offrir á S. E. monsieur le comte l’assurance de leurs sentiments distingués et de leur plus haute considération.

Abercromby

Reiset.