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ques; c.à.d. le Banquet de Platon, le Coq de Lucien, les Nuées d’Ari- stophane, la Medée d’Euripide, et l’CEdipodie de Sophocle. Le second envoi du 16 Octobre contenait: une thèse de Martin sur Spinoza, 5 exemplaires de vos Excerpta, Walz Epistola critica, Berger Traditions tératologiques, 2 discours de S. Chrysostome de moi, et un nouvel exemplaire de l’Etude de Gros, qui y a joint un Mémoire. Dites-moi si tout cela vous est bien parvenu. A la première occasion je vous ferai un troisième envoi qui com- prendra une thèse très bien faite de mon élève H. Martin sur la Poéti- que d’Aristote, et S. Grégoire de Naziance Eloge funèbre de son frère Césaire, par moi. J’éspère un peu que ce petit livre vous plaira. M. Bothe a publié à la fin de son Homère votre dissertation sur la Batra- chomyomachie, mais je n’ai pas encore re$u l’ouvrage. Peut-ètre pourrai-je le joindre à mon envoi. Avant que je ne vous parie de moi, il me faut vous faire quel- ques questions philologiques. Y a-t-il à Naples quelque chose d’inédit et d’authentique de S. Chrysostome? - Le Catalogue des mss. ne peut-il pas s’obtenir en cadeau, comme ici c’est le cas de toutes les publications de l’imprimerie Royale? - L’espoir que Boissonade avait con^u que dans les Bibliothèques de Naples on pourrait peut-ètre trouver l’histoire d’Eunape, serait-il tout-à-fait chimerique? - J a-t- il à Naples de bons et anciens mss. de Grégoire de Nysse? Ici nous n’en avons que de très récents, et je donnerai très probablement une nouvelle édition de quelques uns de ses panégyriques. Je sais très bien que j’aurais pu avoir à Paris la solution de plusieurs de ces questions. Mais vous voudrez bien vous rappeler combien il m’est difficile de sortir et de courir, empèché comme je le suis par mes travaux. De fait, mon excellent ami, je travaille beaucoup, pas trop toute- fois, car je suis né paresseux, et aussi je resterai tout le temps de ma 7tapotxta ce que je suis à présent, pauvre diable, vivant au jour le jour, et ne pouvant par conséquent faire un bon livre de longue haleine. J’en suis réellement fàché quelque fois; car voyez bien il y a des moments où je crois ètre quelque chose, entouré comme je le suis, d’ignorants intrigants. Mais quand je pense à vous, je reprends cou- rage. Alors je vois que je ne suis qu’un sot, et que je ne mérite pas mieux; puisque Vous, vous mon cher Leopardi, vous avez été encore bien moins heureux. Il nous faut à tous les deux consumar la vita. Mais pourquoi ne pouvons nous pas vivre dans la mème ville? « Come colonna adamantina»’ votre souvenir est gravé dans le plus profond de mon