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je trouve la mia favola étrangement longue, ennuyeuse et pénible. Je n’ai de fait qu’une seule consolation aujourd’hui, c’est l’amitié de mes élèves, qui m’attache encore puissamment à cette tàche pauvre et mesquine de ma vie. Ah! mon meilleur ami, combien il m’est doulou- reux de ne pas vivre à còté de vous. Mon cceur se réchaufferait dans votre intimité, mon esprit si faible s’éclairerait et brillerait encore un moment éclairé par votre genie. Que je suis heureux de votre amitié. KUe est le plus beau, le plus profond souvenir de ma vie intellectuelle. Votre oreille droite doit souvent vous tinter, tant je parie de vous et je vous lis avec mes jeunes amis. Tournez la page et vous verrez une preuve de ce que je vous dis ici. Le jeune homme voulait absolument vous dire quelques mots. Si son effusion ne vous déplait pas, écrivez- moi pour lui quelques mots seulement sur un petit morceau de papier. 11 en ferait une rélique. Adieu donc. Ne me laissez pas long-temps sans réponse. Saluez cor- dialement votre alter ego, cet excellent ami Ranieri. Dites à Alex. Poe- rio mille choses de la part de Cobianchi, Pallia,6 et de la mienne. Je suis ad cineres usque et au delà votre tout dévoué ami L. de Sinner Monsieur, Je ne vous demanderai aucunement pardon de la liberté que je prends. Certes en me permettant d’écrire ainsi quelques lignes à tout autre personne, je croirais avoir besoin d’excuse, mais vous n’etes pas seulement pour moi un ami illustre de M.r de Sinner, vous étes le poète de tous les hommes qui sentent, et la bienveillance que me temoi- gne votre ami m’est une heureuse occasion de vous offrir le faible tri- but de mon admiration. Certes il vous sera indifferent, mais s’il vous semblait trop hardi, prenez vous en à vous mème, à votre poésie. Quand Ion s’est elevé si haut dans l’admiration des hommes, il faut encourir les hommages des ses derniers admirateurs, et ce n’est qu’à ce titre que j’ose, moi aussi, vous remercier et pour moi et au nom des jeunes- gens qui ont été charmés de vos opere, c.à.d. de tous ceux qui en ont cu connaissance. Cependant j’aurais attendu mon-quart d’heure de resurrection, ce moment où le doux sommcil de la mort nous aurait rendus tous égaux. Mais cornine il n’était pas du tout sur que le mien se rencontràt avec le vótre, j’ai preféré saisir l’occasion qui se présen- tait inopinément. J’arrive de la pension où la lecture de vos excerpta