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Je l’ai envoyé à Bothe, qui est vraiment un excellent homme. Il en est tellement enchanté qu’il le fait réimprimer dans le 3' volume de son Odyssée. Bothe vous adore. Vous avez raison en le blàmant sur la prétendue tautologie mais vos paroles soni un peu dures pour lui. Un Allemand toutefois endure la critique, surtout quand elle vient d’un homme comme vous. J’ai lu avec enchantement vos nouvelles poésies. Consalvo, il pen- siero dominante, Amore e Morte, et A se stesso m’ont surtout cap- livé. Votre Palinodia est en vers absolument la mème chose que le Dia- logo di Tristano e di un Amico. Je préfère, moi, le dernier. Apropos de ce Dialogo, le 3 Octobre 1834 j’ai re<;u avec la plus vive reconnaissance 4 exemplaires de la nouvelle édition de vos Ope- rette morali, publiées chez Piatti. En me réservant un exemplaire, j’ai sagement distribué le 3 autres; un à Gioberti, qui est à present à Bru- xelles, assez bien, un à mon élève et ami Louis Pasquier qui a pris des le^ons d’Italien chez Gioberti exprès pour vous lire bien, e le 3e à mon élève M. Durand qui vous avait traduit dans le Siècle. Si vous pouviez mettre de nouveau à ma disposition 4 exemplaires de votre nouvelle édition, j’en donnerai une à Bothe, qui vous tradui- rait sur le champ, un à Gioberti, un à Pasquier, et le 4' à un jeune élève qui me demande à toutes ses sorties de lui expliquer du Leo- pardi. Votre lettre à Pepoli, le Réve et il Pensiero dominante lui ont fait un tei plaisir qu’il a copié lex textes. Vous voyez bien, excellent alili, que je m’entretiens beaucoup de vous dans mon intimité. Votre libraire Saverio Starita annonce 3 volume de vous. Parlez moi en détail de cette publication. N’y comprendrez-vous pas vos excel- lents morceaux du Spettatore? J’ai un gros paquet à vous envoyer. Outre mes bouquins de rien, j’ai Codex apocryphus de Thilo, tom. I,3 et des opuscules de divers hraves gens lettres. Mais comment vous envoyer tout cela? TI n’y a pas ici un seul libraire de ma connaissance qui fasse des affaires avec Naples. Indiquez-moi donc un moyen sur de vous expédier ma paco- tille, et vous aurez de quoi à vous amuser tout cet hiver. Combien faut-il à un homme sage et modéré comme moi pour vivre à Naples par mois? Une fois le Chrysostome fini, je viendrais volon- liers, si vous y ètes encore, faire un tour de quelques mois, pour ètre encore avec vous, le meilleur et le plus chéri de tous mes amis, et pour faire connaissance fraternelle avec votre alter ego, Ranieri. Saluez-le bien tendrement de ma part. Adieu, carissime. Répondez le plus promp- lement possible a votre ami de coeur L. de Sinner.