lungamente, se volete farmi piacere. Datemi nuove letterarie
più che potete, e specialmente filologiche. Non leggendo gior-
nali io sono al buio d’ogni cosa. Da me so bene che non aspet-
tate nuove di filologia, perchè qual filologia in Italia? È vero
che Mai è sul punto di vestire la porpora, e Mezzofanti gli verrà
appresso;2 ma essi ne sono debitori al gesuitismo, e non alla
filologia.
Addio, mio rarissimo amico. Avete voi nuove di Gioberti?
Addio: amatemi, e credetemi per la vita
Vostro affezionatissimo amico
Leopardi
1916. |
Di Louis de Sinner. |
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Paris, rue des Saints Pères, N° 14, le 1 Nov. 1835. |
Mon excellent et meilleur ami,
Non je ne saurais vous dire combien votre lettre du 3 du mois passé,
précédée de l’envoi des Canti m’a fait plaisir. A peine si je vous croyais
encore parmi nous autres sublunaires. Dieu soit beni de ce que vous
reprenez la santé et de ce que vous pensez toujours à moi, chétif.
Vous voulez avoir de mes nouvelles; j’en ai long à vous conter.
Armez-vous de patience, car il me semble qu’il y a un siècle entre ma
lettre du mois de Juillet 1834 et la date d’aujourd’hui.
Parlons d’abord de philologie. J’ai été assez productif, non en
publiant yvrjaia xéxva, mais j’ai donné bon nombre d’èxxpcóixaxa. Ma
place de Censeur des livres grecs, latins, etc. destinés à l’usage des
classes, m’avait inspiré une idée toute patriotique. Je voulus prècher
d’exemple et donner une suite d’éditions in usum scholarum de ce pays.
J’ai fagotté ainsi des éditions de la Medée d’Euripide, de deux CEdipc
et de l’Antigone de Sophocle, des Nuées d’Aristophane et du Coq de
Lucien. Au milieu de ces travaux subalternes je voulais faire quelque
chose de savant et publier le résultat de mes le5ons sur le Banquel
de Platon. Mais mon libraire n’eut ni le courage, ni la patience de retar -
der la publication jusqu’à l’achèvement entier de mon commentaire,
et je fus obligé de làcher mon livre imparfait et incomplet. Il y a de
cela un an. A la mème époque j’éprouvai un grand échec moral. M.