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D’une autre part mon ami, M. Artaud, le traducteur non du Dante mais d’Aristophane et de Sophocle,2 s’occupe en ce moment de faire sur vos deux volumes italiens un article détaillé qui sera inséré dans une de nos revues. Cela fera encore bien pour vous. Je reverrai son morceau avant l’impression, moi-mème. M. Creuzer à Heidelberg auquel j’avais envoyé vos Canti et votre critique de PEusèbe de Mai, me prie de vous faire ses sincères remer- ciements, et de vous assurer qu’il sera heureux de tirer parti de votre travail sur Porphyre. Auprès de M. Ast j’ai été moins heureux. Il me promet cependant de vous citer honorablement dans son Commentaire sur le Gorgias. C’est toujours quelque chose, puisque Ast regnai in Platone. Les affaires philologiques ont mieux réussi auprès de M. Thilo, pro- fesseur à Halle. Je crois vous avoir dit dans ma dernière lettre que je lui ai envoyé le catalogue des auteurs historiens ecclésiastiques et des pères desquels vous avez recueilli les fragments. Là-dessus M. Thilo m’a répondu qu’il voyait parfaitement que votre travail sera neuf, mème après Routh, surtout par l’exact dépouillement des auteurs de moyen age. Il me prie donc de lui communiquer ces deux mss. Il les publiera sous la forme d’un supplément à Routh, sous votre nom, tout en se réservant, ce que je crois nécessaire, la faculté d’insérer quel- ques notes. Pour les honoraires, qui ne seront pas gros, M. Thilo vous les abandonnera en entier. Je pense donc lui envoyer ces mss. sous peu ou de lui porter moi-mème à mon prochain voyage en Allemagne. M. Thilo me propose aussi, de mème que M. Bothe de me mettre en rapport avec l’Academie de Berlin pour la publication de Jules PAfri- cain. Je verrai tout cela mieux moi-mème sur les lieux. - Ce qui vous fera le plus d’honneur sera un volume de Miscellanea, ou quelque titre que nous lui donnerons, recueilli dans vos differentes notes. Mais c’est moi qui me réserve de les donner moi-mcmc et pour cela il faut deux choses, d’abord que votre nom ait été assez trompeté en Allemagne pour trouver un libraire qui paie au moins 25 fr. la feuille; puis il faut que moi-mème j’aie le temps de rédiger vos adversaria. Ne désespérez pas, mon excellent ami. Vous savez bien combien je suis atterré d’oc- cupations m’étant inconsidérablement chargé de ce malencontreux The- saurus. - Vous avez certes bien d’autres puissantes raisons pour vous plaindre del cieco dispensator de’ casi.5 Mais, vraiment moi qui suis à cent dégrés au moin au-dessous de vous et pour le genie et pour le savoir, je suis malheureux de mon sort. Car enfin quelques petites que