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tique de Seebode aient été obligés de se fondre en un seul ouvrage; cela prouve qu’ils n’ont pas trouvé trop d’acheteurs. En Angleterre il y a le Classical Review, mais c’est Valpy qui en est I’éditeur, et nous réimprimons, nous refaisons son Thesaurus; il sera mon plus frane, mon plus déclaré détracteur et antagoniste. Vous savez que c’est une race hargneuse que celle des philologues, surtout lorsqu’on se trouve forcé à se mettre dans les voies déjà battues et rebattues par eux. Aussi m’attends-je, comme de raison, à toutes sortes de clameurs à la publi- cation de la première livraison de l’Estienne. - Quant à vous, mon excellent ami, vous y serez pour quelque chose, en tant que nous devons paraìtre dans le monde ensemble. Toutefois le Dictionnaire n’est cer- tainement pas mal fait, et si je ne puis pas dire qu’il y ait beaucoup de choses nouvelles et importantes de moi, je suis sur au moins que j’y ai mis toute la coscience et tous les soins possibles, et ceci sera reconnu des savants honnètes, cela me fera une petite réputation qui pourra vous servir aussi. - Vous voyez du reste bien que ce que je vous dis par rapport aux difficultés qui paraissent retarder votre entrée dans le monde philologique européen, n’est basé entièrement que sur des conjectures, assez probables malheureusement, mais pour savoir au juste si elles sont vraies il faut nombre de lettres de l’Allemagne, et par conséquence du temps et de la patience. Ilélas, mon cher et bien aimé ami, malheureusement que le sort vous a porté a devenir virtuose en patience, et d’ailleurs vous me connaissez assez pour pou- voir vous fier là dessus à mon zèle qui ne se ralentira jamais. Je vou- drais avoir beaucoup d’exemplaires de votre Eusèbe à envoyer à mes amis; je n’en ai trouvé qu’un seul chez Stella à Milan. Vous savez com- bien il est bon qu’on se présente avec des lettres de naturalisation tout imprimées. - Dès que j’aurai des nouvelles je vous les communique- rai de quelle nature qu’elles puissent ètre. Mon ami Fix," qui vous salue cordialement sans vous connaìtre, à ma prière a mis sur ce papier ci-joint quelques observations sur la seconde Ode Anacréontique que vous avez imprimée à la suite de l’Hymne à Neptune. Comme vous m’avez dii à Florence que vous en donneriez une seconde édition, j’ai pensé que cela vous serait agréa- ble. Vous en ferez ce qui vous semblera. Fix est sans aucunes pré- tentions. L’Ammonius Monachus sur les Blemmyes a déjà été mis à contri- bution par Etienne Quatremère dans ses Recherches sur l’Egypte. Vos deux manuscrits écclésiastiques grecs perdent beaucoup de leur inté-