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un peu l’italien n’ont pu résoudre. Dans l’Epitre au Comte Pepoli, p. 46, vers ab ima pagina je ne comprends pas le mot sappiamo? D’ou vient ce subjonctif ou impératif, s’il faut lire sappiano, qui du reste serait contre la mesure du vers, ou bien si sappiamo est juste d’ou vient alors ce changement de personne? Vous savez bien que je ne sais qu’é- peler l’italien. Toutefois n’y a-t-il pas là une erreur typographique grave, peut-ètre une omission d’un ou de plusieurs vers? Ou faudrait-il le con- ditionnel saprebbero? Vous sourirez à cette micrologie philologique. Toutefois elle vous prouvera combien je mets d’importance à tout ce que vous avez écrit. Puis cette Epitre est un admirable morceau non seulement pour sa forme, mais tout autant par les belles et grandes idées qui y abondent. Un des mes amis aurait envie de le traduire en vers allemands du mème mètre. Vous concevez donc qu’il nous importe de le comprendre entièrement. Nous sommes enchantés aussi de vos idylles et vos élégies, mais je ne suis pas assez fort pour comprendre les Sonetti in persona di Ser Pecora. - Quant à vos Operette j’ai l’espoir de les voir paraìtre traduites en fran9ais. A la vérité cela ne vous rapporterà aucun bénéfice pécuniaire, mais cela ferait connaìtre votre nom en France et faciliterait les moyens de publier autre chose. Si cette traduction se fait, j’en soignerai la révision pour m’assurer qu’elle est fidèle, et j’écrirai la notice littéraire sur tous vos ouvrages. Malheureusement je n’ai pu avoir à Milan les N05 du Spettatore, ni du Nuovo Ricoglitore. Je n’ai pu acheter chez Stella que l’Hymne à Neptune, le 2. livre de l’Eneide et le discours de Gemistus Plethon. J’ai l’ouvrage de Federici de Padoue, Degli scrittori greci, mais indique- t-il exactement toutes vos traductions grecques? Où trouverais-je l’in- dication de celles que vous avais faites du latin? Et puis je manquerai toujours des morceaux originaux qui pouvent se trouver dans ces deux recueils. Vous voyez donc bien, mon excellent ami, qu’il serait pour ainsi dire indispensable que vous me fissiez, ou fissiez fairc le catalo- gue complet de vos différentes publications, si vous voulez que ma notice soit complète aussi. Et c’est pitoyable combien nous manquons ici de livres italiens modernes. P. ex., on ne trouve de vous que vos deux Chrestomathies et les Operette, et cela chez le seul Fayolle. Aussi suis-je bien fàché de n’avoir pas encore re$u mon exemplaire de vos Canzoni, qui m’arriveront par Livourne et Marseille Dieu sait quand. N’y aurait-il pas possibilité de m’envoyer un exemplaire de Florence ou de Bologne sous bande? et cela le plustòt possible? Votre nouvelle édition avec aggiunte se fera-t-elle? Je l’espère bien.