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ont été menés à bien et souvent publiés au cours des dix dernières années. On peut essayer de dresser un rapide inventaire en distinguant plusieurs axes.

Les travaux sur le monde rural ont concerné aussi bien le domaine savoyard que dauphinois. Les premiers ont fait l’objet de publications récentes: Roger Devos, Vie et traditions populaires savoyardes, Lyon 1991; Hélène Viallet, Les alpages et la vie d’une communauté montagnarde: Beau fort du MoyenAge au XVIIIe siècle, Mémoires et documents publiés par l’Académie Salésiemie, t. 96, 1993. Ceux sur le Dauphiné restent pour la plupart encore sous forme dactylographiée. Les travaux de Bernard Bonnin (La terre et les hommes en Dauphiné au XVIle siècle, thèse soutenue en 1979) et de Henri Falque-Vert (Les hommes et la terre en Haut-Dauphiné au XIIIe siècle, 2 vol., 1992; parution prévue aux Presses universitaires de Grenoble en 1996), - travail centré sur les communautés du Queyras, du Valcluson et de la haute Varaïta -, abordent à la fois les aspects proprement économiques (travail de la terre, diversité des activités, développement de la transhumance...), les structures foncières et l’encadrement seigneurial, les aspects démographiques. Celui de Michel Prost (L’isolât de la Vallouise. 1540-1851) est pour sa part centré sur ces questions démographiques (structures démographiques, essai d’anthropologie physique).

Parallèlement, deux études importantes ont concerné les activités minières et artisanales en milieu rural: celle de Marie-Christine Bailly-Maître sur le milieu des mineurs paysans de l’Oisans (Le site de Brandes-en-Oisans aux XIIIe et XlVe siècles, Grenoble 1987), et surtout celle d’Alain Belmont (Les artisans ruraux en Bas-Dauphiné du XVIe au début du XVIIIe siècle, 1990, EHESS; publication prévue aux Presses Universitaires de Grenoble en 1997), qui s’est attaché à souligner la spécificité et l’importance (entre 10 et 15% des chefs de famille) de l’artisanat en milieu de montagne, où il n’est pas une simple activité de complément. Cette étude menée sur le temps long a permis de souligner comment la dégradation progressive de la condition paysanne a conduit les hommes à trouver d’autres moyens de vivre, puis, au XVIIIe siècle, à couvrir les besoins nouveaux du monde rural.

• Plusieurs travaux importants ont également été consacrés à la mobilité des hommes. Les plus connus sont ceux de Laurence Fontaine (Le voyage et la mémoire. Les colporteurs de l’Oisans au XIXe siècle, Lyon 1984; plus récemment, Histoire du colportage en Europe (XVe-XIXe siècles), Paris 1993).

FAVIER: L’HISTOIRE DES ALPES EN FRANCE 27