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348 ACTE QUATRIÈME


Le Marquis. Comment? vous n’en savez rien1? Ne m’avez-vous pas dit que cela devoit être pour ce soir?

Chateaudor. Si vous saviez, monsieur, combien je suis degouté de madame Araminte, et de sa fille!

Le Marquis. Ah ah2 cela me paroit.... singulier.

Chateaudor. Que n’ai-je point fait pour mériter leur estime et leur amitié? Une maison montée, comme vous avez vu, des chevaux les plus rares, des carrosses les plus élegans, cent mille francs en diamans, des sacrifices sans nombre.

Le Marquis. Cent mille francs de diamans?

Chateaudor. Oui, monsieur, tout le monde les a vus. Madame Araminte en a été elle même éblouie.

Le Marquis. C’est beau, c’est grand, c’est magnifique.

Chateaudor. Et malgré tout cela, je ne vois que de l’indifférence, je n’entends que des propos révoltans.

Le Marquis. (Avec étonnement) Mais.... mais.... vous me dites des choses, monsieur, aux quelles je ne m’attendois pas.

Chateaudor. Avouez3 monsieur le Marquis, que toutes ces attentions, que tous ces empressemens auroient été plus dignement, plus heureusement employés pour une personne de qualité.

Le Marquis. Sans doute, voilà qui est bien, vous avez raison.

Chateaudor. Croyez-vous qu’un homme de qualité, qu’un homme, comme vous par exemple, ne refusât pas de m’accorder l’honneur de son alliance?

Le Marquis. Comment! un homme comme vous! un homme riche4 un homme généreux, vous vous moquez, je crois.

Chateaudor. Oh! monsieur le Marquis, si d’après vos principes, si d’après la bonté, l’amitié que vous avez pour moi, si je pouvois mériter l’éstime de mademoiselle de Courbois, elle feroit mon bonheur; et je partagerois avec elle ma fortune.

Le Marquis. Mais... mademoiselle Léonor, mais.... madame Araminte?

  1. Nel manoscritto c’è qui il punto fermo.
  2. Cancellato dall’autore.
  3. Manoscritto: avoüez.
  4. Prima leggevasi: Point du tout, au contraire. Un gentilhomme, un homme riche etc.