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L'AVARE FASTUEUX 315

Frontin. Je crois qu’il ne tarderà pas à arriver. J’ai été chez lui, je l’ai trouvé qu’il montoit dans sa voiture.

Chateaudor. Dans son carrosse!1

Frontin. Oui, monsieur.

Chateaudor. Il a un carrosse à lui?

Frontin. Et très-beau même.

Chateaudor. Tant pis. A-t-il une certaine réputation?

Frontin. On m’a assuré, qu’il est fort habile, et qu’il a de trés-bonnes pratiques.

Chateaudor. Mais... pour la probité?

Frontin. Je n’en sais rien. Mais, monsieur, pourquoi ne vous servez-vous2 pas de votre tailleur ordinaire?

Chateaudor. Fi donc, mon tailleur ordinaire! Pour les jours de mon mariage, il me faut des habits élégans, des habits faits par une main excellente, par une main connue; comme on les trouvera beaux, on m’en fera compliment, on me demanderà le nom du tailleur qui les aura faits, irai-je nommer monsieur Le Morne3 qui n’est connu de personne? Mais voici madame Dorimène4 va-t-en, et depéche toi. (Frontin sort)

SCÈNE III.

M. de Chateaudor, mad.e Dorimène.

Dorimène. Bon jour, mon frère.

Chateaudor. Bon jour, ma très-respectable soeur, comment vous portez-vous?

Dorimène. Très-bien, et vous?

Chateaudor. Comme un homme très-heureux, qui va s’unir bientôt à la plus aimable, à la plus intéressante personne du monde.

Dorimène. Vous vous êtes donc décide pour mademoiselle Léonor5?

  1. Nel manoscritto: carosse.
  2. Nel manoscritto: servez vous; e così più sotto: portez vous etc.
  3. Nel manoscritto: M. Le Morne.
  4. Manoscritto: Mad. Dorimène.
  5. Manoscritto: M.lle Léonor.