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A MADAME

MADAME MARIE ADÉALÏDE

DE FRANCE

               MADAME

A

USSI-TÔT que j’ai vu la France, je l’ai admirée, je l’ai aimée, et je n’aurois pu la quitter, qu’avec le plus grand regret. C’est à MADAME, que je dois le bonheur d’habiter encore le sèjour des Muses et des Grâces: son goût pour la Langue Italienne m’a arrêté, ses bontés m’y ont fixé, et c’est pour me mettre en état de l’aider à expliquer les Auteurs Italiens, que j’ ai tâchè de sçavoir un peu mieux le François. Voici le premier fruit de mon travail et de mes soins... Oui, j’appelle mon premier Ouvrage celui que j’ai l’honneur de présenter à MADAME; car son succès en France me fait oublier tous ceux que j’ai faits en Italie.

Pour comble de bonheur, MADAME m’a permis de le décorer de son auguste nom, et cette faveur préviendroit toute critique, si l’essai d’un Etranger valoit la peine d’être critiqué par les Maitres de l’Art.

Je suis avec le plus profond respect, de MADAME



Le très-humble, très-obéissant
et très-soumis serviteur,

Goldoni.