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considérables que nous avons á supporter, car les troupes d’occupation devraient naturellement ètre défrayées par nous.

D’après ces graves considérations, le Conseil a été d’avis que l’occupation proposée ne serait pas acceptable pour le moment. Le moyen qui, quant á présent, lui a paru le plus convenable pour la France elle-mème comme pour nous, ce serait de faire rapprocher les troupes francaises de notre frontière, et préférablement du còté de Brian<;on, par le doublé motif que, de cette manière, non-seulement on éviterait la Savoie et le comté de Nice, mais ces forces ne se trouveraient plus qu’á une petite distance de la capitale du Piémont, qui est le point vulnérable du pays. Pour compléter ces dispositions, il conviendrait que l’Angleterre envoyát devant Gènes quelques vaisseaux qui, tant par leur présence que par la liberté qu’ils laisseraient á notre flotte, donneraient un puissant appui á notre cause contre les exigences peu équitables de PAutriche.

Tel est le mode d’action de la parte des puissances amies, que le ministère croirait le plus efficace pour amener un arrangement définitif et raisonnable entre la Sardaigne et PAutriche. Ces simples démonstrations, appuyées par des notes énergiques de la part de la France et de PAngleterre, feraient voir á PAutriche que ces puissances seraient prètes á soutenir notre cause, qu’il leur convient de ne pas laisser périr, soit dans P intérèt de la justice, soit dans celui de l’équilibre européen.

La France et PAngleterre, en nous prètant leur appui, ne soutiendraient point Pexaltation d’un parti, comme on aurait pu le craindre dans d’autres circonstances; mais elles défendraient les principes conservateurs de l’ordre, qu’ il importe de faire triompher et d’après lesquels le gouvernement actuel du roi tient á régler sa marche.

Vous voudrez bien, monsieur le ministre, faire usage du contenu de cette dépèche auprès de monsieur Drouin de Lhuys, pour répondre aux propositions qu’il vous avait faites; et j’en donne connaissance, par la lettre ci-jointe, á monsieur le comte Gallina, afin qu’il agisse de son còté dans le mème sens, soit auprès de ce ministre, soit auprès de lord Palmerston.

Agréez monsieur le ministre, les assurances réitérées de ma considération trés-distinguée.

G. de Launav.