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Une lettre adressée à M. Alfred Capus, directeur du Figaro, accompagnait l’envoit de ces poèmes:

«Mon cher ami, je pars pour Gênes. On va jeter le dé. Ce qui n’est pas arrivé sous le signe du Bélier, va arriver sous le signe du Taureau. Cette bête zodiacale a un front encore plus dur, frontem duriorem frontibus eorum. De Gênes vous recevrez de grandes nouvelles.

J’ai composé quatre sonnets d’amour pour la France, et je les publie au profit de la Croix-Rouge de France, du Vestiaire des Blessés et de l’Hôpital auxiliaire du Val-de-Grâce n. II (institution italienne). Ils sont inédits. J’aimerais les donner au public français en guise d’adieu, Voulez-vous les publier dans le Figaro, le matin du 5 mai? A la même heure nous serons des alliés.

Au revoir, cher ami. Je vous serre la main bien affectueusement.

Ce 3 mai 1915.

En hâte, votre
GABRIELE D’ANNUNZIO