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dans toutes les passions une âme grande et tranquille. Cette grandeur, cette simplicité règnent au milieu des tourments les plus affreux. Le Laocoon en offre un bel exemple, lorsque la douleur se laisse a percevoir dans tous les musculs et dans tous les nerfs de son corps, au point qu’un spectateur un peu attentif, ne peut presque point s’empécher de la sentir, en ne considérant même que la contraction du bas-ventre. Cette grande douleur ne se montre avec furie, ni dans le visage, ni dans l’actitude.... Laocoon souffre beaucoup, mais il souffre comme le Philocrite de Sophocle.... Si l’artiste eut donné une draperie à Laocoon, parce qu’il était revêtu de la qualité de prêtre, il nous aurait à peine rendu sensible la moitié de la douleur que souffre le malheureux frère d’Anchise. De la facon, au contraire, dont il l’a représenté, l’expression est telle que le Bernin prétendait découvrir dans le roidissement d’une des cuisses de Laocoon, le commencement de l’effet du venin du serpent. La douleur exprimée toute seule dans cette statue de Laocoon, aurait été un défaut; pour réunir ce qui caractérise l'âme et ce qui la rend noble, l’artiste a donné à ce chef-d’œuvre une action qui, dans l’excès de la douleur, approche le plus de l’état de repos, sans que ce repos dégénère en indifference, ou en une espèce de léthargie.»

Quanta espressione poetica nelle Ore dipinte dall’Urbinate! Il magico suo pennello dipinse, per così dire, l’invisibile. Queste leggiadrissime ninfe, alzate in punta di piedi sopra nubi ed in atto di correre, non corrono, ma volano.

L’aria che naturalmente resiste alla persona che corre, tanto davanti comprime sul nudo quel velo, che tutti i dintorni scorgonsi dei fianchi, e ad evidenza fuori ne balzano le più belle coscie, le ginocchia le più flessibili, e le gambe le più ben fatte. A queste non la cedono i piedi; ritondetti, pieni, agilissimi, ed avvezzi a volare