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de la quelle je me suis arrogé jurisdiction de réviseur, et qui me condamne de temps en temps aux soucieuses sollicitudes d’un tuteur contraint de se contenter que son pupille évite des vices, au lieu de professer des vertus.

Je cède â la tentation de vous transcrire une de ces pages qui font pâlir et rougir (à votre choix) traducteur et réviseur; elles reviennent un peu trop souvent dans votre Colomb, et je crains qu’il y eu ait plus d’une qui se soit tirée de là meurtrie de l’épreuve.

«Un jour il vit (Colomb) s’élever à la surface des flots une multitude innombrable de tortues aux larges écailles, qui, pareilles à une armée en marche, suivant une direction unique, et, comme sous l’ordre d’un chef, allaient se dirigeant au nord. Cette population s’avançait régulièrement, et couvrait au loin la mer de ses carapaces. Telle était l’affluence de la tribu cuirassée, que ses foules mouvantes retardaient la marche des caravelles: les proues heurtaient envain cette épaisse migration: c’était le moment de la ponte. Des abymes lointains mystèrieusement convoquée sur ces parages, la peuplade des chéloniens allait aborder la côte méridionale de Cuba pour y déposer sur le sable ses oeufs, que le soleil devait faire éclore.

» Le lendemain une scène différente remplit l’horizon de mouvement et de cris: des phalanges d’oiseaux pélagiques traversaient les airs: des bandes de grues se suivaient; des vols de corbeaux se succédaient par troupes: c’était une caravane aérienne, une migration immense: ils venaieut des archipels des Pins, des Jardins de la Reine, des îles plus éloignées des Caimans; et, comme s’ils avaient un rendez-vous à jour fixe, ils se dirigeaient, en passant par Cuba, vers un point inconnu.

» Ce passage bruyant fut suivi par l’arrivée silencieuse, mais éclatante des plus légers hôtes de l’air; des papillons aux ailes richement diaprées se déployèrent dans l’atmosphère en mo-