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viii

l’incurie, c’est beau à vous, je le répéterai, de chercher qu’on lui décerne l’éblouissante auréole des Élus! Je joins de tout mon cœr mes vœux aux vôtres, pour que ce dernier cachet d’immortalité brille au front du grand Homme. Cela vaut mieux que de s’engouer d’une Dame du XVIIme siècle, lui décerner les ovations posthumes d’une admiration passionnée, et dépenser des veilles, qui appartenaient naguère à la science, à élaborer l’apologie rétrospective des nombreuses expiations aux quelles cette dame dût s’assujettir, vu que les saturnales de la Fronde, dont elle avait été la Clorinde et l’Armide, avaient fait plus que l’effleurer.

Peut-être je vous paraîtrai sévère envers l’illustre Eelectique à l’endroit de la bizarre rétrospectivitè de ses amours platoniques; d’autant plus que vous aussi me paraissez boiter un peu du même pied, épris, comme je vous soupçonne, de la reine Anacoana, cette gracieuse fleur d’or dont l’histoire est si touchante et dramatique...

Votre style est fait exprés pour animer tout ce qu’il touche: il saisit avec un rare bonheur les traits caractéristiques des objets, des événemens, des physionomies; on dirait d’un pinceau au lieu d’une plume: les couleurs locales en découlent avec une richesse qui bien des fois m’a fait songer à Bernardin de Saint-Pierre, non sans trouver que votre entrainante chaleur catholique n’admet pas de comparaison avec les déclamations philantropiques de ce pauvre amant de la Nature. Des traits de sentiment qui s’adressent au cœur, et le saisissent à force de vérité et de spontanéité, embellissent et varient vos tableaux: j’y trouve la. palette radieuse de Rubens, la grâce exquise de l’Albane, l’ascétisme pénétrant du Dominiquin, une transparence, un reflet moral, dont la portée est plutôt sentie qu’exprimable. Je vous assure, mon ami, qu’il y a là de quoi faire pâlir et rougir alternativement cette pauvre traduction, vis-à-vis