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a montecassino 231


Sacro asilo, che ai re mai non si aprio,
     Se non ponesser pria l’acciar temuto,10
     Lare di un popol benedetto e pio;

O altare per l’azzura aria perduto,
     Sì lontano da noi, sì presso a Dio,
     Salve, Monte Cassino, io ti saluto!



Rocher qu’ont battu de leurs flots
     Quatorze siècles pleins d’orages,
     Et dans ton éternel repos
     Seul debout parmi les naufrages;

Humble asile, où sans jeter bas
     Son épée, un roi n’entre pas;
     Foyer d’une famille élue;

Autel dressé dans le ciel bleu
     Si loin de nous, si prés de Dieu:
     O Mont Cassin, je te salue!

Les Italiens crièrent bravo de confiance. Niccola Sole confessa qu’il n’avait rien compris, et il disait vrai, car comme beaucoup d’auteurs, il lit notre langue, mais il ne l’entend pas. Il pria donc le rimeur français de lui écrire la poèsie.

Nous nous assîmos sur le parapet de la route, et le sonnet fut écrit séance tenante, au crayon.

«Je le comprends à present, et je vais vous l’expliquer en italien, dit Sole à ses compatriotes.»

Et sur le champ, à première lecture, il traduisit le sonnet vers par vers, sans hésitation, ni reprise.

J’ai conservé cette traduction et je la transcris ici telle quelle. On y verra ce que l’ampleur italienne ajoute à la précision un peu sèche de nos vers.